Voici une carte illustrant la complexité de la féodalité vers la fin du Moyenâge dans notre région !
Selon qu’on était de tel ou tel village, on relevait, du point de vue juridictionnel, de tel ou tel seigneur : Duché de Lorraine (rouge), Evêché de Metz (violet), Duché de Bar (vert), Marquisat de Nomeny (brun), Comté de Fénétrange (gris), Pays Messin (bleu), Comté de Salm (jaune) … Et que ce soit dans le temps ou l’espace, rien n’était figé !
La mort du grand duc Charles le Téméraire en 1477 à Nancy mit fin au conflit entre Lorraine et Bourgogne mais, tant au niveau des lieux-dits de nos cadastres que des noms de famille « bien de chez nous », l’épisode bourguignon a marqué les mémoires !
Le duc René II fit édifier une chapelle « Notre-Dame de la victoire » ou « chapelle des Bourguignons » à Nancy. Stanislas la fera remplacer par une nouvelle église « Notre-Dame de Bonsecours » (vocable de la chapelle originelle). Renfermant le mausolée du roi de Pologne, elle est considérée de nos jours en Lorraine comme l’« église des Polonais » !
Sur la carte des états du duc René II dressée avant sa mort en 1508, on voit que la partie correspondant à notre Saulnois est bien centrée et apparaît comme l’une des plus actives du « Lotharingia Vastum Regnum », le vaste royaume de Lotharingie.
Après la fin de la domination romaine et le grand désordre qui s’ensuivit, seule l’Eglise avait su maintenir son réseau d’influence et une certaine organisation. Clovis, chef d’une tribu franque l’avait bien compris. [vitrail de l’église St-Rémi à Lindre-Basse]
Devenu maître du pays, il épousa la très chrétienne Clothilde et se fit baptiser à Reims en l’an 496 par l’évêque Rémi. A noter qu’une dizaine d’années auparavant, Clovis était passé par Toul au retour d’une campagne sur le Rhin et aurait emmené avec lui Saint Vaast alors prêtre en ce lieu pour l’instruire dans le christianisme !
Dans notre « pagus salinensis » comme partout ailleurs, on assistera, aux cours des siècles suivants, à une christianisation des noms des anciens lieux de culte païens tels que les sources comme St-Livier à Salival et St-Gibrien à Lindre-Haute ou les monts comme le Haut-de-St-Jean à Moyenvic.
L’antique voie romaine devint un véritable axe de christianisation de nos campagnes quelque peu reculées et le nom des saints patrons de nombreuses églises implantées sur cette route ou à sa proximité immédiate est révélateur à cet égard.
Ainsi trouve-t-on, par exemple, celui du premier martyr St-Etienne à Tarquimpol
(comme pour la Cathédrale de Metz), les trois grands confesseurs St-Germain d’Auxerre à Delme, St-Rémy de Reims à Lindre-Basse et St-Martin de Tours à Xocourt, Amelécourt, Kerprich (commune de Val-de-Bride), Fribourg ...
A la mort en 561 de Clotaire, un des fils de Clovis, son héritier Sigebert reçut la partie orientale du royaume et devint ainsi roi de l’Austrasie dont Metz
fut la capitale. Ce « Royaume de l’Est » s’étendait de Reims et Cambrai
(à l’Ouest) bien au-delà de Mayence et Cologne
(à l’Est) en passant par Metz, Toul, Verdun et Trêves.
Fortunat, poète originaire de Vénétie, assista au mariage de Sigebert et de Brunehaut à Metz et écrivit par la suite ses souvenirs de la Cour d’Austrasie.
Chantant les charmes de la Moselle , il composa ces vers quelque peu arrangés dans le français de notre époque évoquant la Seille et le sel du pays.
Puis vint le temps des guerres fratricides entre les différents royaumes, l’Austrasie, la Neustrie, la Bourgogne … Et les rivalités sanglantes entre les reines Brunehaut et Frédégonde.
Certains de nos rois devinrent très populaires tels Dagobert, « lo sine qu’avo mis ses châsses è l’envèch * » et Sigisbert qui deviendra le saint-patron de la Lorraine !
Roger Richard aura réussi son pari ! Rassembler, le temps d'un week-end, la population du Saulnois autour d'un évènement qui aura marqué pendant plusieurs générations notre territoire : la deuxième guerre mondiale.
Après la visite du musée d'ASCOMEMO à Hagondange vendredi, les cérémonies hommages aux résistants du Saulnois et la conférence de Philippe Wilmouth le samedi, aujourd'hui, dimanche, avait lieu l'exposition conscrée à cette douloureuse période marquée par les combats très violents, les expulsions, la déportation.
Pour présenter les nombreux témoignages de cette époque, Roger Richard et son association Les Amis du Saulnois avaient investi le bâtiment de l'ancien tribunal de notre sous-préfecture. Deux étages de documents exceptionnels concernant tout le Saulnois qui ont attiré trois cents cinquante personnes tout au long de la journée.
A l'entrée, des véhicules américains (les libérateurs de novembre 44), des mannequins aux uniformes des différents protagonistes permettaient de se mettre dans l'ambiance. Dans les salles et les couloirs du tribunal, des vitrines dévoilaient des objets de toutes sortes : des armes, des uniformes, des objets symboliques de l'occupation nazie, comme ces plaques de rue, ces panneaux de direction, ces affiches de propagande... Dans d'autres, on pouvait mieux comprendre le choc de l'expulsion en découvrant ces objets de la vie quotidienne comme ces bouteilles à double fond permettant de cacher l'argent au moment du départ vers le sud de la France.
Des panneaux présentaient des photos, des documents collationnés dans les villages du Saulnois. On pouvait également lire des témoignages poignants d'expulsés ou ces journeaux qui leur étaient destinés publiés dans les villages d'accueil du sud de la France. Plus dramatique encore, ces listes de déportés ou cet habit rayé posé dans une vitrine.
Au premier étage, les panneaux de l'exposition du Conseil général De gré ou de force ou l'expulsion des Mosellans synthétisait le travail mené par les historiens sur cette spécificité mosellane.
Enfin, trois conférences ont permis à plusieurs moments de la journée de mieux appréhender encore les évènements de 1940 à 1945 dans le Saulnois. Avant de repartir, les visiteurs pouvaient approfondir leurs connaissances en consultant les ouvrages apportés par la documentaliste de la bibliothèque municipale tout en dégustant quelques pâtisseries préparées par les cuisiniers de l'association.
Sur l'ensemble du week-end, on peut évaluer le nombre cumulé de participants aux différentes manifestations à 700 personnes. Une très grosse satisfaction pour Roger Richard, ravi de la fréquentation, ravi également du nombre et de la qualité des échanges observés pendant la manifestation.
Tombola : le gagnant de la tombola est Monsieur Robinet qui remporte la collection des Cahiers du Saulnois
C’est au prieuré d’Oriocourt qu’eut lieu la réunion entre les trois évêques (Metz, Nancy et Spire) concernant le redécoupage des diocèses. Ancien abbé bénédictin de Maria Laach en Allemagne, Mgr Benzler, nommé évêque de Metz en 1901, érigea le prieuré en abbaye en 1907.
Le Kaiser Guillaume II vint plusieurs fois dans notre secteur : à Vic en 1908 puis en 1910 (date inscrite sur la cheminée au premier étage de l’Hôtel de la Monnaie restauré sur décision impériale) et à Morhange en 1912 pour la préparation de la guerre à venir !
Peu avant le déclenchement du conflit, les Allemands préparèrent « leur » terrain au long de la frontière. Ainsi une ancienne tour d’enceinte du domaine d’Aulnois fut discrètement aménagée en blockhaus en bordure de la Seille !
A peine la déclaration de guerre eut-elle lieu que déjà la propagande agit et les rumeurs les plus folles coururent dans tout le pays.
Ainsi un tract annonçant faussement la mort du curé de Moyenvic fusillé sauvagement par les Allemands le 4 août 1914 circulait-il à Paris.
A Manhoué, près du pont de la Seille, un monument rappelle le sacrifice des trois premiers soldats du 26e R.I. de Nancy tués le 7 août.
A Château-Salins, une plaque commémorative est apposée sur la façade de la maison (Rue de Strasbourg) où le général Foch, commandant du XXe Corps d’Armée, séjourna lors de cette offensive française.
A l'occasion des journées consacrées à la vie des habitants du Saulnois pendant la période 39-45 avec l'appui de la municipalité de Château-Salins, Roger Richard Président des Amis du Saulnois a rendu hommage aux héros et victimes de cette triste période: