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Les amis du patois se retrouvent assez régulièrement à Delme car la ville demeure, en effet, un des rares foyers encore actif du patois lorrain. Parmi ces patoisants, je ne citerai que le professeur Lanher, spécialiste des patois romans à l’Université de Nancy, et Gilbert Boutserin qui vient juste de nous quitter. Ce dernier, personnage bien connu dans toute la contrée pour ses dons et talents multiples, était aussi l’un des derniers à manier le patois messin et celui du Pays de la Nied avec autant d’aisance que de malice.

Voici, par exemple, « eun fiâw* » comme on en racontait à la fin du repas, véritable rituel entre patoisants, avec un essai de transcription phonétique dans le patois du Pays de la Seille et des Etangs qui m’est plus familier :

J’avins eun viéille mér lèpin (nous avions une vieille lapine)
Quand j’l’ons touè (quand on l’a tuée)
Mé fôm è fâ cueûrr lo d’vant (ma femme a fait cuire le devant)
Et me, j’a r’mis lo déri a bock (et moi, j’ai remis le derrière au mâle)
Eh ben, te m’ crôré si te vi, nèm’ (eh bien, tu me croiras si tu veux, n’est-ce pas)
Lé sâpré bét, l’é ca fâ des jôgnes ! (la sacrée bête, elle a refait des petits !)
Et ouaille monhôme, çà en lé (eh oui, mon petit monsieur, c’est comme çà !)
Ç’ato por sûr eun sâpré mér lèpin, vé ! (c’était vraiment une sacrée lapine , va !)